Histoires Africaines II: Le rap, les lasers, les poulets et du sel -un mix captivant

“C’est où votre péripétie?” demande Ramata Konaté. Ibrahima Keita la regarde. Il montre du doigt au mur où il a collé son story-board: “C’est ici que le ramasseur du sel compte ses bassines de sel.”

Nous sommes à Dakar en pleine session de formation. Quatre équipes de télé, venant de quatre pays différents, chacune composées d’un journaliste, d’un caméraman et d’un monteur se sont réunis pour suivre la première session du projet Histoires Africaines II.

C’est le dernier jour de préparation, demain les tournages commencent. Le but de ces deux semaines de formation: Tourner des grands reportages de qualité. Après des exercices de prise de vue et de longues discussions sur les sujets et leurs dramaturgies les participants ont planifié leurs tournages respectifs. Une fois sur le terrain la réalité en est une autre, mais nos équipes font preuve de la flexibilité et de l’acharnement. Ils montent leurs reportages jusque tard dans la nuit, s’appliquent pour écrire un texte pertinent et bricolent jusqu’à ce que le son d’ambiance colle à cent pour cent. Et voici quatre grands reportages réussis.

Les bénéfices du sel – Reportage de l’équipe de la Guinée

L’équipe de Guinée (Ibrahima Keita, Sékou Siby et Fodé Moussa Camara) s’est intéressée à l’extraction du sel au Lac Rose. A une trentaine de kilomètres de la capitale Dakar des ramasseurs de sel comme Toye Diagne sont dans l’eau jusqu’à la poitrine. Ils cassent le sel déposé sur le fond du lac avec un piquet avant de le ramasser à la pelle pour remplir des pirogues d’une capacité d’une tonne.

Le lac, c’est un véritable trésor pour les cinq villages avoisinants. Les villageois se sont réunis pour mieux gérer les revenus du lac. Un comité de gestion relève les taxes et les repartit au bien du développement des communautés. Voici le reportage de l’équipe guinéenne :

La destination de l’espérance – Reportage de l’équipe du Mali

C’est une opération précise. L’injection doit aller droit à la rétine. Aliou Lam n’hésite pas.

L’ophtalmologue et fondateur de la clinique ‘Colaser’ fait cette opération plusieurs fois par jour. Il nous a ouvert les portes de son bloc opératoire. L’équipe du Mali (Ramata Konaté, Aliou Touré et Kadida Haïdara) a enfilé des tenues vertes des médecins et a filmé l’intervention. La clinique moderne – preuve du développement au Sénégal.

Désormais, les ressortissants de l’Afrique de l’Ouest ainsi que la classe moyenne sénégalaise n’ont plus besoin d’aller jusqu’à Paris pour des soins médicaux.

Xuman, un rappeur infatigable – Reportage de l’équipe du Burkina Faso

Cris d’enthousiasme, applaudissements. La masse est électrisée. Xuman entre sur scène, prend le micro et enflamme son public.

Le rappeur joue à l’université de Dakar et l’équipe de Burkina Faso (Nita Belemsobgo, Abdoul Kader Savadogo et Oumar Coulibaly) s’est mêlée à la foule. Pendant des jours ils poursuivent l’un des icônes du rap sénégalais dans son quotidien agité.

Ils assistent à plusieurs concerts, filment la production de son journal rappé et sont à ses côtés lors qu’il s’occupe des enfants de la rue.

Khalifa Diallo et ses poulets – Reportage de l’équipe du Sénégal

Khalifa s’approche à pas de loup. Habilement il fait un mouvement brusque et attrape la poule.

Tous les autres s’envolent en caquetant. Il contrôle l’état de santé de ses poules. Pour le moment il se contente des poules pondeuses, par contre il envisage d’établir l’élevage des poules de chair. L’aviculteur Khalifa Diallo fera bientôt face à la concurrence internationale, car le Sénégal réfléchit d’ouvrir son propre marché, avec des conséquences pas encore prévisibles.

L’équipe sénégalaise (Bineta Wague, Aminata Wade et Khady Racine Diop) s’est intéressée à ce secteur en pleine croissance.

Ici et là, elles ont caché leur caméra dans les poulaillers et nous montrent l’aviculture en images ingénieuses.